L’interdiction de l’intérêt dans les transactions financières est un principe fondamental de l’islam. Mais pourquoi cette interdiction ? Qu’est-ce que le riba ? Est-il possible d’avoir une vie économique sans intérêt ? C’est ici que nous examinerons la perspective islamique sur le riba.
La définition du riba en Islam
Le riba, souvent traduit par « usure » ou « intérêt », est un terme arabe qui signifie littéralement « augmentation » ou « addition ». Dans le contexte islamique, il se réfère spécifiquement à l’excédent fixe ou proportionnel qu’une partie reçoit sur le capital prêté. La pratique du riba est considérée comme un péché majeur dans l’islam, selon plusieurs versets du Coran.
L’islam encourage le commerce et l’investissement, mais il interdit les gains obtenus par des moyens injustes. Le riba est considéré comme une forme d’injustice, car il met le fardeau du risque sur une seule partie, et il peut mener à la création de richesse sans aucun effort productif.
Le contexte coranique de l’interdiction du ribâ
Le Coran, livre sacré de l’islam, contient plusieurs versets qui mentionnent explicitement l’interdiction du riba. Par exemple, dans le verset 275 de la sourate Al-Baqarah, Allah déclare que, contrairement à ce que certains pourraient penser, le commerce n’est pas similaire au riba.
Le Coran met en garde contre les conséquences sévères de la pratique du riba, y compris la colère divine et la guerre contre Allah et son prophète. L’interdiction du riba est également liée à l’éthique islamique de l’équité, de la justice sociale et de la prévention de l’exploitation.
Les alternatives halal à l’interêt dans la finance islamique
Face à l’interdiction du riba, comment les musulmans peuvent-ils participer aux transactions financières, comme l’achat d’une maison ou l’investissement dans une entreprise? La réponse réside dans la finance islamique.
La finance islamique repose sur le partage des risques, l’équité, la justice et la promotion du bien-être social. Au lieu de faire payer des intérêts pour un prêt, les banques islamiques utilisent des structures de partage des bénéfices et des pertes, comme le Mudarabah (partenariat d’investissement) et le Musharakah (partenariat financier).
Par exemple, pour l’achat d’une maison, une banque islamique pourrait acheter la maison et la vendre à l’acheteur à un prix plus élevé, payable en versements. Cela évite le riba et permet à la fois à la banque et à l’acheteur de réaliser un bénéfice.
Le ribâ et le secteur financier moderne
Dans le contexte de la dérégulation financière et de l’essor du crédit à la consommation, le défi de l’interdiction du riba est devenu de plus en plus aigu. Les meilleures banques islamiques en France ou dans le monde ont cherché à développer des produits à la fois conformes à la loi islamique et compétitifs sur le marché financier mondial.
Cependant, certains critiques affirment que certains de ces produits ne sont que des imitations déguisées de prêts à intérêt. Les défenseurs de la finance islamique soulignent que les principes de partage des risques, d’équité et de justice sociale sont au cœur de ces produits.
Le riba est un concept ancien, mais il demeure pertinent dans le monde financier moderne. Son interdiction en islam est un rappel de l’importance de l’éthique en finance et de la nécessité d’un système économique qui favorise la justice sociale et l’équité.
Passer outre l’interdiction du riba n’est pas un simple obstacle à contourné, mais un défi à relever. En cherchant à comprendre et à respecter cet interdit, les musulmans et les non-musulmans peuvent trouver des moyens innovants de faire des affaires qui soient à la fois éthiques et rentables.
Alors, pourquoi ne pas faire de crédit (le riba) en Islam ? Pour la simple et bonne raison que l’islam cherche à promouvoir une économie éthique, juste et inclusive.